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iîÊS GÉNIES. 147
jour lenrs occuparions les plus preirantes , pour
recueillir fes divines paroles : ces hommes limples
^' dévots négligeoient tout autre foin, & malgré
Il pauvreté où leur négligence les réduifoit, ils
ne pouvoient réiiiler à l'attrait impérieux de l'élo-
quence d'AIfouran,
Le fils de Sami étoit le plus affidu aux leçons
fcduifantes du dervis de Bajjora , & celui fur qui
«lies faifoient de plus fortes impreillons.
Son ame, frappée des difcoius & de l'exemple
de ce fage , fembloit aviir perdu toute autre
penfue. Une vie auftère &: retirée, telle que celle
d'J(fouran,éto[z l'unique objet de fes vœax. La
fociété lui devenoit à charge j les dignités, les
plaifirs 8c toutes les conditions du monde lui pa-
roifToient vaines & méprifables. Il ne voyoit de
grand que le dervisj -Se le bonheur de vivre avec
lui dans fa folitude.
Un jour que le dervis avoir difcouru avec {on.
^éloquence ordinaire fur le mépris du monde , le
dérachement de foi-même, la vanité des {o'ms
Bi des peines que l'on fe donne pour les biens
& les commodités de cette vie mortelle. Santal'
lad alla trouver le faint homme, le falua avec un
profond refped, &c le fupplia de vouloir bien
l'initier aux myftères de fa vie fainte & heureufe.
^//oùri7?2regaruaattentivement le jeune homme,
fon air délicat , fa beauté modefte , fraîche comme
Kij

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