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1.4S Les Contes
la rôfée du matin, fes yeux humides des larmes
de la pénitence , fa bouche vermeille oui 'eo-
trouvoit pour exhaler les foupirs de compo ^ '' .;a
•dont fon cœur éroit plein.
' « Et tu peux quitter les vanités de la vie, ô
55 jeune homme! lui dit Âlfouran? Tu p .x
35 paffer dans la rervaite Oc Tabftinencc les plus
.i-> beaux jours de ta jeuneiie? Ta pe-.x qn.Kter
55 pour.toujours its connoilTances, tes ar.iis, teis
5i> parens, tesliaifons, tes affair.s, tes pLiiius?
;*> Tu peux détacher ton ame de tous ces bie-ji",
ij) & leur préférer la vie dure , folitaire iz
:i> pénitente d'un vieux dervis? Si tu te crois
•jj aflez de courage pour cela, laiiïe-moi éprouver
a> auparavant ta foi & ton obéitfance. Monte fur
:i> ce roc efcarpé , par le fentier que j'ai raillé
M dans la pierre vive fur fa pente , &: va t'affeoir
35 fur la pierre qui eft dédiée au feu pur du foléik
55 Refte-là trois jours & trois nuits. Laiiïe-toi
35 fondre par l'ardeur brûlante du foleil pendant
.55 le}our,& mouiller la nuit, parla rofée du cieh
55 J'aurai foin de te porter les mets les plus ex-
• j5 quis,que les riches de Baffora m'envoient cha-
» que jour pour exciter mon appétit. Je les fer-
. >> virai devant toi -, mais iî tu y touches, ou fi tu
. 55 ofes même permettre à ton efprit de les con-
s5 voiter , que la malédiction du dieu du feu foie
î> fwr toi ! »

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