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(158)
■14^ Les Contes
avec un doux murmure , lui fournifloit la plus
belle eau. L'ingénieux hermite avoir creufé de
fes mains , un petit bailin dans ie roq , où cette
eau pure venoit fe rendre. De-la elle defcenaoic
en forme de cafcade„daus le,bjûis dout.elie ul-
loit arrofer les arbres , formant çX & là de pe-
tites nappes d'eau , & fe perdant enfin , après
s'être divifée en une infinité de moindres ruif-
feaux.
Devant la porte de la cellule , il y avoit un
petit gazon , qui , fous l'ombre des arbres qui
l'environnoienr , 6c par l'attention du Dcrvis X
l'arrofer fouvent , formoit le plus beau rapis de
verdure.
Un plant épais de cèdres de de palmiers, dont
ks branches couvroient cette retraite agréable,
& formoient au-de(ïus une efpèce de voùce im-
pénétrable aux rayons du foleil , lui donnoit un
air grand & majeftueux. Ceux qui en appro-
choient, étoient faifis de refpect Ôc d'une fainte
frayeur.
On accouroit de toutes parts fous cette voûte
champêtre, pour y recevoir les inftructions céleftes
^Alfouran. Il avoit le don de peifuader, &: fa
bouche diftilloit la douceur du miel. Le matin,
au lever du foleil ^ une foule de gens venoient
l'entendre, & ils s'en retournoient plus gais a
feiHs travaux. D'autres quitcoient au miheu du

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