J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 10

5'24 Les mille éï une Nuits,-
trouvolt 3u levant, pendant que l'autre étoît
au couchant , chacun de fon côté , ils ne man-
quoient pas chaque année de s'inftruire par la
géomance , en quelle partie du monde ils étoient^
en quel état ils fe trouvoient , & s'ils n'avoient
pas befoin du fecours l'un de l'autre.
Quelque tems après que le magicien afriquain
eut fuccombé dans fon entreprife , contre le
b©nheur d'Aladdin ; fon cadet qui n'avoit pas
(BU de fes nouvelles depuis un an , & qui n'étoit
pas en Afrique , mais dans un pays très-élolgné,
voulut favoir en quel endroit de la terre il étoit,
comment il fe portoit , & ce qu'il y faifoit.
En quelque lieu qu'il allât, il portoit toujours
avec lui fon quarré géomantique aufli-bien que
fon frère. Il prend ce quarré , il accommode le
fable , il jette les points, il en tire les figures,
& enfin il forme l'horofcope. En parcourant
chaque maifon il trouve que fon frère n'étoit
plus au monde ; dans une autre maifon , qu'il
avoit été empoifonné , & qu'il étoit mort fubi-
tememt ; dans une autre , que cela étoit arrivé
dans la Chine, & dans une autre que c'étoit dans
une capitale de la Chine fituée en tel endroit ;
& enfin , que celui par qui il avoit été empoi-
fonné étoit un homme de baffe naiffance qui
avoit époufé une princeffe fille d'un fultan.
Quand le magicien eut appris de la forte