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Contes Arabes. j2^
quelle avoit été la trifte deftinée de fon frère ,
il ne perdit pas le tems en des regrets qui ne
lui' eullent pas redonné la vie. La réfolution
prife fur le champ de venger fa mort , il monte
à cheval , & il fe met en chemin en prenant
fa route vers la Chine. Il traverfe plaines ,
rivières , montagnes , déferts ; & après une
longue traite , fans s'arrêter en aucun endroit
avec des fatigues incroyables , il arriva enfin à
h Chine , & peu de tems après à la capitale
que la géomance lui avoit enfeignée. Certain
qu'il ne s'étoit pas trompé , & qu'il n'avoit pas
pris un royaume pour un autre , il s'arrête dans
cette capitale & il y prend logement.
Le lendemain de fon arrivée , le magicien
fort , & en fe promenant par la ville , non pas
tant pour en remarquer les beautés qui lui
étoient fort indifférentes , que dans l'intention
de commencer à prendre des mefures pour
l'exécution de fon defTein pernicieux , il s'in-
troduifit dans des lieux les plus fréquentés , Se
il prêta l'oreille à ce que l'on difoit. Dans un
lieu où l'on paflToit le tems à jouer à plufieurs
fortes de jeux , & on pendant que les uns
jouoient , d'autres s'entretenoient , les uns de
nouvelles & des affaires du tems , d'autres de
leurs propres affaires ; il entendit qu'on s'entre-
tenoit & qu'on ragoptoit des merveilles de la

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