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57<^ Les mille et une Nuits,
montra à l'orfèvre. Le vieillard qui connut
d'abord que le plat étoit d'argent fin , lui de-
manda s'il en avoit vendu de femblables au
juif, & combien il les lui avoit payés. Aîaddin
lui dit naïvement qu'il en avoit vendu douze,
& qu'il n'avoit reçu du juif qu'une pièce d'or
de chacun. Ah , le voleur , s'écria l'orfèvre !
mon fils, ajouta-t-il, ce qui eft fait eft fait; il
n'y faut plus penfer : mais en vous faifant voir ce
que vaut votre plat , qui eft du meilleur argent
dont nous nous fervions dans nos boutiques,
vous connoîtrez combien le juif vous a trompé.
L'orfèvre prit la balance, il pefa le plat, &
après avoir expliqué à Aladdin ce que c'étoit
qu'un marc d'argent , combien il valoit , & fes
fubdivifions ; il lui fit remarquer que fuivant
le poids du plat , il valoit foixante-douze pièces
d'or , qu'il lui compta fur le champ en efpèces :
Voilà , dit-il , la jufre valeur de votre plat ; fi
vous en doutez , vous pouvez vous adrefler à
celui de nos orfèvres qu'il vous plaira ; & s'il
vous dit qu'il vaut davantage, je vous promets
de vous en payer le double ; nous ne gagnons
que la façon de l'argenterie que nous achetons j
& c'eft ce que les juifs lés plus équitables ne
font pas.
Aladdin remercia bien fort l'orfèvre du bon
confeil qu'il venoit de lui donner , ^ dont i|

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