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Contes Arabes. 377
tiroît déjà un fi grand avantage : dans la fuite il
ne s'adrefia plus qu'à lui pour vendre les autres
plats, aufli-bien que le balTin, dont la juftc va-
leur lui fut toujours payée à proportion de fon
poids. Quoiqu'Aladdin & fa mère eulTent une
fource intariffable d'argent en leur lampe, pour
s'en procurer tant qu'ils voudroient, dès qu'il
viendroit à leur manquer ; Us continuèrent néan-
moins de vivre toujours avec la même fruga-
lité qu'auparavant, à la réferve de ce qu'Alad-
din en mettoit à part pour s'entretenir honnê-
tement & pour fe pourvoir des commodités né-
ceflaires dans leur petit ménage. Sa mère de fon
côté , r,c prenoit la dépenfe de fes habits,, que
fur ce que lui valoit le coton qu'elle filoit. Avec
une conduite fi fobre, il eil: aifé de juger com-*
bien de terns l'argent des douze plats & du
bafiin , félon le prix qu'Aladdin les avoit ven-
dus à Torfèvre , devoit leur avoir duré. Ils
vécurent de la lorte pendant quelques années,
avec le fecours du bon ufage qu'Aladdin fai-
foit de la lampe de tems en tems.
Dans cet intervalle, Aladdin qui ne manquoit:
'pas de fe trouver avec beaucoup d'afiidulté au
rendez-vous des perfonnes de dillinCtion , dans
les boutiques des plus gros marchands de draps
d'or & d'argent , d'étoffes de foie , de toiles
les plus fines, & de jouaillerles, & qui fe méloit

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