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(315)
Contes Arabes. 30X
Eobéïde fut piquée de la repartie feche du
calife. Commandeur des croyans , repliqua-
t-elle d'un ton vif, dieu vous préferve de de-
meurer plus long-tems en cette erreur , vous
me feriez croire que votre efprit ne feroit pas
dans fon afliette ordinaire. Permettez- moi de
vous répéter encore que c'efl: Abou Haflan
qui eft mort , & que Nouzhatoul-Aouadat ,
mon efclave , veuve du défunt , eft pleine de
vie. Il n'y a pas plus d'une heure qu'elle eft
fortie d'ici. Elle y étoit venue toute défolée ,
&: dans un état qui feul auroit été capable de
me tirer les larmes , quand même elle ne
m'auroit point appris , au milieu de mille fan-
glots , le jufte fujet de fon afflidion. Toutes
jnes femmes en ont pleuré avec moi , & elles
peuvent vous en rendre un témoignage afluré.
■Elles vous diront aulTi que je lui ai fait pré-
fent d'une bourfe de cent pièces d'or de d'une
-pièce de brocard ; & la douleur que vous avez
remarquée fur mon vifage en entrant , étoit
autant caufée par la mort de fon mari , que
par la défolation où je venois de la voir. J'ai-
lois même envoyer vous faire mon compli-
ment de condoléance dans le moment que
vous êtes entré.
A ces paroles de Zobéïde : Voilà, madame,
wne obftination bien étrange , s'écria le calife

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