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500 Les mille et une Nuits,'
& entendu auffi-bien que moi. Et en fe retouf-*
nant dy côté de Zobéïde : Madame, lui dit-il,
ne verfez plus de larmes pour la mort d'Abou
HafTan , il fe porte bien. Pleurez plutôt la mort
de votre chère efclave : il n'y a qu'un moment
que fon mari efl: venu dans mon appartement
tout en pleurs & dans une afflidion qui m'a
fait de la peine , m'annoncer la mort de fa
femme. Je lui ai fait donner une bourfe de
cent pièces d'or, avec une pièce de brocard,
pour aider à le confoler & à faire les funérail-
les de la défunte. Mefrour que voilà , a été
témoin de tout, & il vous dira la même chofe.
Ce difcours du calife ne parut pas à la
princeffe un difcours férieux ; elle crut qu'il
lui en vouloit faire accroire. Commandeur des
croyans , reprit-elle , quoique ce foit votre
coutume de railler , je vous dirai que ce n'eft
pas ici l'occafion de le faire. Ce que je vous
dis , efl: très-férieux. Il ne s'agit plus de la
mort de mon efclave , mais de la mort d'Abou
HafTan , fon mari , dont je plains le fort , que
vous devriez plaindre avec moi.
Et moi , madame , repartit le calife en pre-
nant fon plus grand férieux , je vous dis fans
raillerie que vous vous trompez. C'eft Nouz-
hatoul-Aouadat qui ieil; morte , & Abou Haf-
fan efl: vivant & plein de fantç.

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