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Contés A r A îj s j. àip
tant qu'il put s'en fouvenir , où êtes-vous ?
venez , approchez.
Abou HafTan crioit de toute fa force. Sa
mère qui l'entendit de fon appartement j ac-
courut au bruit ; & en entrant dans fa chambre :
Qu'avez-vous donc , mon fils , lui demandâ-
t-elle ? que vous eft-il arrivé ?
A ces paroles Abou Haflan leva la tête , &
en regardant fa mère fièrement & avec mépris :
Bonne femme , lui demanda-t-il à fon tour ,
qui efl; donc celui que tu appelles ton filsî
C'eft vous-même , répondit la mère avec
beaucoup de douceur ; n'êtes-vous pas Aboa
Haffan mon fils ? Ce feroit la chofe du monde
la plus fingulière, que vous l'eufliez oublié en
fi peu de tems.
Moi , ton fils ! vieille exécrable ! reprit
Abou Haflan , tu ne fais ce que tu dis , & tu
es une menteufe.
Je ne fuis pas l'Abou HalTan que tu dis , je
fuis le commandeur des croyans.
Taifez-vous , mon fils , repartit la mère ;
vous n'êtes pas fage ; on vous prendroit pour
un fou fi l'on vous entendoit.
Tu es une vieille folle toi-même , répliqua
Abou Haffan , & je ne fuis pas fou comme tu
le dis : je te répète que je fuis le commandeur
des croyans , & le vicaire en terre du maître
des deux mondes» P iij

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