Skip to main content

‹‹‹ prev (243)

(245) next ›››

(244)
SjO Les mille et une Nuits,
■ Ah ! mon fils , s'écria la mère , eft-il poffiblé
que je vous entende proférer des paroles qui
marquent une (î grande aliénation d'efprit ? Quel
malin génie vous obfède pour vous faire teniif
un femblable difcours ? Que la bénédidion do
dieu foit fur vous , & qu'il vous délivre de la
malignité de fatan. Vous êtes mon fils Abou
Haflan , & je fuis votre mère.
Après lui avoir donné toutes les marques
qu elle put imaginer pour le faire rentrer en
lui-même , & lui faire voir qu'il étoit dans l'er-
fèur : Ne voyez-vous pas , continua-t-elle , que
cette chambre où vous êtes eft la vôtre , &
non pas la chambre d'un palais , digne d'un
commandeur des croyans , & que vous ne l'a-
vez pas abandonnée depuis que vous êtes au
monde en demeurant inféparablement avec
moi ? Faites bien réflexion à tout ce que je
vous dis ; de ne vous allez pas mettre dans l'i-
magination des chofes qui ne font pas & qui
ne peuvent pas être : encore une fois , mon
fils , penfez-y férieufemcnt.
Abou HafTan entendit paifibîement ces re-
montrances de fa mère , & les yeux bailles , dc
la main au bas du vifage , comme un homme
qui Tentre en lui-même pour examiner la vérité
de tout ce qu'il voit & de ce qu'il entend : Je
crois que vous avez raifon, dit - il à fa mère

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence