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126 Les mille et une Nuits,
lendemain les princes ne paroifToient point en-
core. Il ne put retenir fa colère : Imprudent
étranger, dit -il à Codadad, devois-tu laifler
partir mes fiis fans les accompagner ? Eft - ce
ainfi que tu t'acquittes de l'emploi dont je
t'ai chargé? Va les chercher tout- à- l'heure
& me les amené ; autrement ta perte eft
aflurée.
Ces paroles glacèrent d'effroi le malheureux
fils de Pirouzé. Il fe revêtit de fes armes, monta
promptement à cheval. Il fort de la ville ; &
comme un berger qui a perdu fon troupeau ,
il cherche par-tout fes frères dans la campa-
gne , il s'informe dans tous les villages fi on
ne les a point vus; & n'en apprenant aucune
nouvelle, il s'abandonne à la plus vive dou-
leur. Ah ! mes frères, s'écria-t-il , qu'étes-
vous devenus ? feriez-vous au pouvoir de nos
ennemis ? Ne ferois-je venu à la cour de Harran
que pour caufer au roi un déplaifir fi fenfible ?
Il étoit inconfolable d'avoir permis aux prin-
ces d'aller à la chaife , ou de ne les avoir point
accompagnés.
Après quelques jours employés à une re-
cherche vaine , il arriva dans une plaine d'une
étendue prodigieufe, au milieu de laquelle il y
avoit un palais bâti de «marbre noir. Il s'en
approche , & voit à une fenêtre une dame par-

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