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Contes Arabes, ^p
y fut , elle fit demander une audience particu-
lière au calife. Elle l'obtint dans le moment.
On i'introduifit dans le cabinet de ce prince;
il y étoit feul. Elle fe jeta d'abord à Tes pie's ,
la face contre terre , félon la coutume. Il lui
dit de fe relever ; & l'ayant fait alTeoir , il lui
demanda (î elle avoit appris des nouvelles de
Ganem. Commandeur des croyans, lui dit-elle,
j'ai fi bien fait , que je l'ai retrouvé avec fa mère
& fa fceur. Le calife fut curieux d'apprendre
comment elle avoit pu les rencontrer en fi peu
de tems. Elle fatisfit fa curiofité , & lui dit tant
de bien de la mère de Ganem & de Force des
cœurs, qu'il eut envie de les voir, aulîî-bien
que le jeune marchand.
Si Haroun Alrafchid étoit violent , & fi , dans
fes emportemens , il fe portolt quelquefois à
des adions cruelles, en récom.penfe il étoit
équitable & le plus généreux prince du monde ,
àès que fa colère étoit paflee & qu'on lui faifoit
connoitre fon injufliice. Ainfi ne pouvant dou-
ter qu'il n'eût injuftement pcrfécuté Ganem
& fa famille , & les ayant maltraités publi-
quement , il réfolut de leur faire une fatisfac-
tion publique. Je fuis ravi , dit-il à Tourmente ,
de rheureux fuccès de tes recherches, j'en ai
une extrême joie,, moins pour l'amour de toi,
qu'à caufe de moi-même. Je tieadrai la promeiïe

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