Skip to main content

‹‹‹ prev (91)

(93) next ›››

(92)
8o Lès iMtLLÉ ET TJNE NuiTSj
que je t'ai faite : tii épotiferas Ganem, & je dé-
clare dcs--à-prérent que tu n'es plus mon ef-
clave ; tu es libre. Va retrouver ce jeune mar-
chand : & dès que fa fantc fera rétablie , tu me
l'amèneras avec fa mère & fa fœur.
Le lendelîiain du gtand matin. Tourmente
re manqua pas de fe rendre chez le fyndic des
jouai lliers , impatiente de favoir l*état de la fanté
de Gànem , & d'apprendre à la mère & à la
fille les bonnes nouvelles qu'elle avoit à leur
annoncer. La première perfonne qu'elle ren-
contra , fut le fyndic , qui lui dit que Ganem
avoit fort bien pafTé la nuit ; que fon m.al ne
provenant que de mélancolie, & la caufe en
étant ôtée , il ferolt bientôt guéri*
EfFedivement le fils d'Abou Aibou fe trouva
beaucoup mieux. Le repos & Iqs bons remè-
des qu'il avoit pris , & plus que tout cela, la
nouvelle fituation de fon efprit, avoient pro-
duit un û bon effet, que le fyndic jugea qu'il
pouvoit fans péril voir fa mère, fa focur , &
fà maîtrefle j pourvu qu'on le préparât à les re-
cevoir ; parce qu'il étoit à craindre que ne fa-
chant pas que fa mère & fa fœur fufTent à Bag-
dad , leur vue ne lui causât trop de furprife
& de joie, il fut réfoîu que Tourmente en-
treroit d'abord toute feule dans la chambre
de Ganem , & qu'elle feroit figne aux deux
autres

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence