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E R R A N s. 51^-
fur tout ce que vous avez de parfait. Ebloui de
Téclat de votre trône , il n'a ofé s'en approcher j '
& quand il fe feroit apperçu de quelques regards
favorables , il fe feroit bien gardé de les enten-
dre, de peur de fe rendre criminel. Que tu es
ignorante dans les myftères du dieu mon frère,
répondit la fée ! Si Salmacis avoir pour moi ce
tendre penchant qui fait tout le malheur de ma
vie , il auroit oublié que je fuis fa fouveraine ;
& la longue fuite de rois dont il tire fon ori-
gine , lui auroit fait croire qu'un fujet comme lui
valoit bien les plus grands rois; & l'Amour l'ayant
rendu téméraire , il auroit foupiré aflfez haut pour
être entendu. Il auroit ofé expliquer mes regards;
ôc charmé d'y voir briller le mcme feu qui au-
roit brûlé fon cœur .... Mais , Céline , le bon-
heur de lui apprendre un fi charmant langage ,
n'eft réfervé que pour Ifmire. Qu'ils palfent d'heu-
reux moraens 1 rien ne trouble leur tendrelfe.
Attendez , trop fortunés Amans , continua la
reine , à nommer votre fort adorable, que j'aye
décidé du mien. Peut-être emportée par ma ja-
loufîe , je ferai mon plaifir de vous rendre aulTi
malheureux que je le fuis ; vous me répondrez
des indignes foupirs que poufle fans celfe mon
foible cœur ; & vos larmes couleront , pour faite
tarir les miennes.
Mais où te laides -tu emporter, princefTe in-

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