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^64 Les Chevaliers.
moins , injufte Zalmayde , fouveiiez - vous que
vous m'y forcez.
11 me quitta après ces paroles j & , revenant me
trouver après que tout le monde fut retiré , il me
fit monter dans le même char dans lequel j'avois
fait le voyage de Numidie^ &, s'y étant mis avec
moi , nous prîmes notre route par les airs. Je
pafTai par-dellus des montagnes , des vallées , &z
des mers , & nous nous arrêtâmes dans l'ifle de la
fée Défirée. Dieux ! que j'y vis de beautés , 3z
que , n j'avois eu moins d'envie de trouver le
traître Alinzor, j'aurois pris de plaifir d'admirer
ce furprenant féjour ! Mais prefTant Zénore de
me conduire où étoit le prince de Numidie , il
me ht arrêter au-delTus d'un parterre émaillé de
mille fleurs différentes. Une nymphe , d'une
beauté vive & brillante , y faifoit une guirlande
de fleurs d'orange , 6c d'immortelles de toutes
fortes de couleurs , & la montrant à une de fes
compagnes : Je veux , lui dit-elle, que l'amour
d'Alinzor dure aui:ant que cette guirlande , que
j'ai tilTue fur un fil d'or , pour lui donner la du-
rée de ce métal. En difant cela elle apperçut le
perfide au bout du parterre. Venez prince , lui dit-
elle , recevoir une nouvelle marque de ma ten-
drefle. Alinzor , charmé de cette trop charmante
rivale , fe vint jeter à fes pies j ôc la nymphe ,
mettant la couronne fur fa tête , lui dit l'effet

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