J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 6

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que plus raifonnable dans ma douleur , j'érois
quelquefois capable de fouhaicer d'être fenfible
pour l'infortuné prince de Baléare j niais je ne
pouvois rien de plus pour récompenfer fon amour.
Ce que j'avois éprouvé de fa fcÏQncQ me fit lui
demander , avec empreffement , de voir encore
les infidélités de mon chevalier , comme un moyen
sûr de me guérir de ma tendrefle. Mais ce qu'il
avoir vu de la première complaifance qu'il avoir
eu , lui fit appréhender que la préfence d'Alinzor
ne fer vît qu'à redoubler ma pallion &c mon
défefpoir.
Quelle cruauté eft la vôtre , madame , me
difoit-il , quand je le prelTois de m'accorder cette
grâce , de vouloir me contraindre à relTerrer vos
chaînes ? ne vous fouvient-il plus du redouble-
ment de haine que vous eûtes pour moi quand
vous revîntes de Numidie ? Pourquoi , inhumaine
prince (Te , voulez- vous me punir du crime de mon
trop heureux rival? Si votre rival, lui dis- je en
colère , étoit infidelle , vous ne craindriez pas de
me donner des preuves de fon inconftance , qui
acheveroient de me guérir y mais , fans doute , vous
favez qu'il m'aime toujours j & vous appréhen-
dez , avec raifon , que perfuadée de fon amour ,
je vous le préfère. Hé bien , madame , me dit
Zénore , il faut vous fatisfaire , ôc vous donner la
trifte fatisfadion que vous demandez j mais du
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