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i69 LÉS Chevalie?. S
& me les tint très long - tems embraiïes , fans
que je pufle m'arracher de fes bras. Ma chère
Zalmayde j me dîfoit-il , il m'eft donc permis
de vous revoir , & les dieux fe font enfin laiiTé
toucher par mes larmes.
Tout l'amour qui paroifToic dans fes adions ,
& les difcours fans fuite du prince de Numidie ,
me paroifToient (ï peu s'accorder avec ce que j'a-
vois vu de fon inconftance , que je ne pouvois
revenir de ma furprife. Mais enfin , étant per-
fuadée que le perfide ne revenoit à moi que pour
me mieux tromper : Qui venez - vous chercher
ici , lui dis-je , en m'aireyant fur un fiège de ga-
zon qui fe trouva derrière moi ? Croyez-vous que
l'ignore toutes vos infidélités , ôc que je fois en-
core aflez foible pour vous donner des marques
d'une tendrelfe que vous méritez fi peu ? Non ,
Alinzor , mon cœur ne peut-être le prix d'un
lâche retour , que mon portrait que je vous laif-
fai tomber , pour vous faire fouvenir de ce que
vous perdiez , vous a caufé. Allez , laiffez - moi
achever de m'oublier , fans venir , par une
cruauté indigne d'un chevalier , mettre un obf-
tacle éternel à mon repos. Si je ne craignois d e^
trc interrompu dans ce que j'ai à vous dire , re-
prit Alinzor , je vous ferois voir ma juftification
(î claire , que vous me plaindriez plutôt que de
m'accufer , s'il vous reftoit encore quelque bonté

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