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E R R A N s. tôl
pour moi. Mais , trop ingrate princcfiTe , vous
ne m'accufez que pour me faire oublier que vous
me préférez le prince de Baléare; c'eft ce que
vous ne pouvez me défavouer , ôc Ci vous vou-
lez me donner ,'ne iieure d'audience dans votre
cabinet , je vous montrerai l'ordre fatal qui me
défend de me trouver à la fête du foleil. Vous
me dites des chofes (i éloignées de la vérité ( re-
pris-je en me levant, parce que j'apperçus Zaïi-
tille ôc Zénore qui venoient à nous ) que pour
vous obliger à m'avouer votre légèreté , je veux
bien que Phénice vous amène dans mon appar*
tement , après que l'on fera retiré. Laifl'ez-moi
préfentement , ôc ne paroifTez point , que je ne
vous aie parlé. Après ces paroles, je fus au-de-
vant de la princefle ma tante , avec un trouble
qu'il étoit aifé de remarquer.
L'impatience de voir h mon infi délie me prou-
veroit ce qu'il m'avoit avancé y me fit retirer de
meilleure heure qu'à mon ordinaire. Sa vue avoic
tellement renouvelé la vivacité de mes fentimens,
que je croyois , fans rien approfondir , qu'un
prince fi accompli ne pouvoit être inconftant ,
quoique je l'eulTe vu de mes propres yeux. Pour
féconder mon impatience , Phénice fut à l'en-
droit où je lui avois dit d'attendre de mes nou-
velles ; mais elle y attendit inutilement une partie
de la nuit ^ 6i ne pouvant refter davantage , elle
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