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(252)
1)8 Les Chevaliers
cœur d'Elmedor , qu'il tomba évanoui : fes plaies
fe rouvrirent , avec une grolle fièvre , qui le mit
au bord du tombeau. L'inquiétude qu'il avoir du
mal de {a princelFe , m'obligea d'aller à Léon.
Je trouvai le palais plein de confufion : les portes
n'en étoient plus gardées , & je montai à l'ap-
partement d'Alzayde , fans que perfonne me re-
connût. J'entrai dans fa chambre ; mais , dieux!
dans quel état la trouvai-je ? les couleurs de la
mort étoient peintes fur fon viiage : fes yeux
a. demi fermés , ôc fa bouche entr'ouverte , pa-
roifToient ne plus donner de marque de vie : je
fus percé d'une fi vive douleur , que je pouflai
un cri dont je ne fus pas maître. Sanchée , qui
éroit toute en pleurs auprès de cette belle mou-
rante , tourna la tète , & m 'étant approché :
Sanchée , lui dis - je , ne me reconnoifiez - vous
plus ? Ah ! Talmut , me dit-elle , que le prince de
Grenade eft heureux d'être mort , s'il aimoit tou-
jours cette infortunée princeffe ! Mon prince n'eft
point mort , lui répondis-je , & il feroit ici , fans le
mal d'Alzayde , qui l'a réduit dans un très-grand
danger de fa vie. Jufte ciel ! s'écria Sanchée ,
quelle fatalité eft attachée à la malheureufe maifon
de Léon ! La princelTe , continua cette fille , avoir
trouvé dans fon grand courage de quoi braver
toutes les cruautés d'Afmonade j mais elle n'a
pu réfifter à la perte d'Elmedor , que ce perfide

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