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E R R A N s. t^y
tJes plaies, il fortit , & revenant un moment
après , ïes mains pleines d'herbes , les pila , &
ayant appliqué une co m prelTe trempée dans le
jus qu'il en avoit tiré fur (qs blelTures , il aflura
mon maître que dans deux jours il feroit guéri
parfaitement.
Ce que le berger avoit dit fe trouva véritable j
le prince , après avoir récompenfé fon hôte cha-
ritable , prit le chemin de Léon , & nous apprî-
mes d'un homme de qualité que nous rencon-
■trâmes , tous les changemens qui étoient arrivés
dans ce royaume pendant notre abfence.
Afmonade prince de l'Eftramadure , magicien
<ruel & méchant , étoit devenu amoureux de la
princefTe j il l'avoir demandée au roi , mais ce
bon prince ne voulut pas- lui facrifier fa fille.
Pour s'en venger , il vint alliéger Léon , & la
trouvant fans défenfe , il s'en rendit le maître ,
& fit mourir le roi & la reine. Pour la princelîe ,
il la fit garder dans le palais , & par des foins &
des préfens , il prétendoit lui faire oublier fes
crimes j mais cette généreufe princefle méprifant
les marques de fon amour, comme ceux de fa
haine , palToit des jours bien malheureux. Nous
apprîmes encore qu'Alzayde depuis quinze jours
étoit tombée malade , & que le perfide Afmo-
nade n'en parpilToit pas plus allarmé. Des nou-
velles fi triftes firent un effet fi terrible fur le

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