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L E M O V T O N. 439
aurois-je point dit ? Mais comment auriez-vous
reçu la déclaration d'un malheureux mouton
comme moi ?
Merveilleufe étoit fi troublée de tout ce
qu'elle avoit entendu jufqu'alors , qu'elle ne
favoit prefque plus lui répondre ; elle lui fit
cependant des honnêtetés qui lui laifsèrent
quelque efpérance, & dit qu'elle avoit moins de
peur des ombres, puifqu'elles dévoient revivre
un jour. Hélas ! continua-t-elle , fi ma pauvre
Patypata , ma chère Grabugeon & le joliTintin ,
qui font morts pour me fauver , pouvoient
avoir un fort femblable , je ne m'ennuirois plus
ici.
Malgré la difgrâce du roi Mouton , il ne
laiffoit pas d'avoir des privilèges admirables,
Allez , dit-il à fon grand écuyer , ( c'étoit un
mouton de fort bonne mine) , allez quérir la
moreffe , îa guenuche 6c le doguin , leurs
ombres divertiront notre princeffe. Un rnflant
après , Merveilleufe les vit , &C quoiqu'ils ne
l'approchafTent pas d'affez près pour en être
touchés, leur préfence lui fut d'une confolation
infinie.
Le roi Mouton avoit totit Tefprit &: toute
la délicatefle qui pouvoit former d'agréables
converfatïons. ïl aimoit fi paffionnément Mer-
veilleufe qu'elle vint aliffi à le confidérer , &C
£e iy

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