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43 S L E M O U T o s.-
ont été, &z quittent le troupeau. Pour les
autres , ce font des rivales ou des ennemies de
Ragotte , qu'elle a tuées pour un iiècle ou pour
moins , 6c qui retourneront enfuite dans le
monde. La jeune cfclave dont je vous ai parlé eit
de ce nombre ; je l'ai vue plufieurs fois de fuite
avec plaiïir , quoiqu'elle ne me parlât point , &
qu'en voulant l'approcher , il me fut fâcheux
de connoître que ce n'étoit qu'une ombre ;
mais ayant remarqué un de mes moutons afîidu
près de ce petit phantôme , j'ai fu que c'étoit
ion amant , & que Ragotte , fufceptible des
tendres imprefiions , avoit voulu le lui ôter.
Cette raifon m 'éloigna de l'ombre efclave ;
ô\: depuis trois ans, je n'ai fenti aucun penchant
pour rien que pour ma liberté.
C'cit ce qui m'engage d'aller quelquefois dans
la forêt. Je vous y ai vue , belle princeffe , con-
li.^ia-t-il, tantôt fur un chariot que vous con-
z-vous même avec plus d'adrefié que le
n'en a lorfqu'il conduit les fiens , tantôt à
la chafTe fur un cheval qui fembloit indomp-
à tout autre qu'à vous ; puis courant lé-
^ a ornent dans la plaine avec les princeffes de
e cour , vous gagniez le prix comme une
Atalante. Ah ! princefle, fi dans tous ces
où mon cœur vous rendoit des vœux
ts , j'avois ofé vous parler, que ne vous

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