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44* *■ * Moutoi?.
enfuite à l'aimer. Un joli mouton bien doux ,
bien careffant ne laiffe pas de plaire , fur-tout
quand on fait qu'il efi roi , &: que la méta-
morphofe doit finir, Ainii la princeffe pafToit
doucement fes beaux jours , attendant un fort
plus heureux. Le galant mouton ne s'occupoit
que d'elle ; il faifoit des fêtes , des concerts ,
des chaffes ; fon troupeau le fecondoit , jus-
qu'aux ombres , elles y jouoient leurs per-.
fonnages.
Un foir que les courriers arrivèrent , car il
envoyoit foigneufement aux nouvelles , & il
en favoit toujours des meilleures ; on vint lui
dire que la fœur aînée de la princeffe Merveil-
îeufe alloit époufer un grand prince , & que
rien n'étoit plus magnifique que tout ce qu'on
préparoit pour les noces. Ha! s'écria la jeune
princeffe, que je fuis infortunée de ne pas voir
tant de belles chofes; me voila fous la terre
avec des ombres & des moutons, pendant quç
ma foeur va paroître parée comme une reine '„
chacun lui fera fa cour , je ferai la feule qui
ne prendra point de part à fa joie. Pe quoi
vous plaignez-vous, madame, lui dit le roi
des moutons , vous ai-je refufé d'aller à la
noce? Partez quand il vous plaira, mais don-,
nez-moi parole de revenir; fi vous n'y çon-
(entez pas, yous m'allez voir expirer à vos

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