Skip to main content

‹‹‹ prev (194)

(196) next ›››

(195)
Orientaux: 177
elle lui apprit qu'elle fortoit du harem du roi,
& que Fatmé l'avoit traitée avec un mépris
dont malheureufement toutes les autres femmes
avoient été témoins. Le vifir, piqué pour fa
fille , emporté par ces amitiés aveugles dont
les effets font fouvent aufTi dangereux que ceux
des plus grandes inimitiés , oublia de quelle
importance étoit le fecret que fon maître lui
avoit confié , & lui dit : Confole-toi , ma fille,
la rofe de fa vie fera bientôt flétrie, & le nom
de Fatmé doit être inceflamment effacé dit
regiftre des vivans. La curiofité de fa fille
n'étant que plus animée par un difeours û
vague, & qu'elle pouvoit fi peu comprendre,
l'engagea à faire plufieurs queftions à fbn père,
& à le conjurer de Péclaircir & de l'inftruire.
Pouvoit-il douter, lui difoit-elle, d'un fecret
qu'il lui avoit confié , & d'un fecret qui pou-
voit intéreffer l'honneur & la vie d'un père
aufli chéri ? En un mot , elle fit fi bien que le
vifir lui avoua non - feulement tout ce qui
s'étoit pafle, mais encore la vengeance que
le roi avoit réfolu d'en tirer. La fille du vifir,
tranfportée de joie , car la vengeance eft le
fentiment le plus vif des femmes ordinaires ,
remercia mille fois fon père, en lui promettant
toujours de garder un fecret d'une fi grande
conféquence pour fa propre fatisfaclion. Soa
Toms XXV. M

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence