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(194)
tyè Contes*
fa peine, & fa jàloufie lui caufant d'autant
plus de tourment* qu'il l'avoit contrainte, il
fit à fon vifir une entière confidence de ce
qui s'étoit paffé, & finit par lui demander fon
avis. Le vifir lui confeilla fans balancer de
faire périr Aboucazir & Fatmé. N'étant plus
embarraffés que fur la manière dont on fatis-
feroit la vengeance qui fut réfolue , ils corn-
vinrent enfin qu'on leur donneroit le lendemain
un breuvage empoifonné,
Naour croyant faire un acle de juflice , eut
peine à différer jufquc-là fa vengeance; mais
il falloit le tems de préparer ce funefle breu-
vage, il falloit trouver les moyens de le faire
donner fans éclat ; & le roi , qui vouloit fauver
les apparences uniquement pour cacher fa honte
& fon déshonneur, fat obligé d'y confentir»
Ils fe promirent un fecret mutuel pour con-
ferver la réputation du prince ; quand les fe*
crets de cette nature font divulgués, ils aug^
mentent le repentir que le crime feul doit
caufer.
Le vifir , en quittant Naour , revint chez
lui; fon premier foin fut d'aller voir fa fille
unique , qu'il aimoit jufqu'à la folie : la trif-
tffiôe qu'il remarqua fur fon vifage l'affligea *
& l'inquiétude s'empara vivement de fon cœur*
11 voulut fa voir le fujet de fon chagrin; aufîkôt

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