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(196)
t 7 S Contes
père la quitta, ne penfant qu'au plaifir de la
laiffer plus tranquille , & fut travailler aux
affaires que fon emploi lui donnoit. Il étoit à
peine forti de chez elle, que Fatmé, frappée
elle-même du procédé que les idées de fon
amour lui avoient fait avoir avec la fille du
vifir, envoya un officier de l'intérieur du palais
pour lui faire des excufes fur ce qui s'étoit
paffé. Le compliment n'étoit pas achevé qu'elle
l'interrompit, en lui difant : Tout le monde
conviendra que les mépris que j'ai effuyés ne
fe peuvent réparer , & qu'ils méritent d'être
punis ; cependant je n'en fuis que médiocre-
ment occupée , puifque bientôt elle ne pourra
fe vanter d'en avoir auffi mal ufé avec moi ,
& que fa mort doit me venger fuffifamment.
L'officier du palais parut charmé d'apprendre
cette nouvelle , & lui dit : Que votre difcours
m'eft doux ! Mon cœur a trefTailli de joie de l'ef-
pérance que vous lui donnez. Quand ferons-
nous aifez heureux pour voir le roi capable
d'une réfolution û ferme ? Mais il eu trop pré-
venu en faveur de Fatmé , ajouta-t-il. Si vous
aviez la force de garder un fecret, reprit la
fille du vifir , je vous conter ois tout le détail
dune affaire dont je ne fuis pas encore revenue
moi-même , tant elle m'a furprife. L'officier
lui promit plus qu'elle n'exigeoit, & bientôt

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