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(436)
J2ô Lès ^îtile et une NttîTS,
moins âgé qu'il ne l'étoit en effet, il lui dît:
Bon derviche , li j'avois un miroir, je vous ferois
voir combien vous êtes rajeuni ; vous êtes pré-
fentement un homme , & auparavant perfonnc
ii'eut pu diftinguer ce que vous étiez.
Les carefles du prince Bahman lui attirèrent
de la part du derviche un fouris avec un com-
pliment : Seigneur , dit-il, qui que vous foyez,
je vous fuis infiniment obligé du bon office
que vous avez bien voulu me rendre , je fuis
près de vous en marquer ma reconnoiflance en
tout ce qui peut dépendre de moi. Vous n'avez
pas mis pié à terre que quelque befoin ne vous
y ait obligé; dites-moi ce que c'eft, je tâche-
rai de vous contenter , fi je le puis.
Bon derviche , reprit le prince Bahman , je
Tiens de loin, & je cherche l'oifeau qui parle,
l'arbre qui chante & l'eau jaune ; je fais que
ces trois chofes font quelque part ici aux en-
virons ; mais j'ignore l'endroit oia elles font
précifément. Si vous le favez , je vous conjure
de m'enfeigner le chemin , afin que je ne pren-
ne pas l'un pour l'autre , & que je ne perde
pas le fruit du long voyage que j'ai entrepris.
Le prince à mefure qu'il tenoit ce difcours,
remarqua que le derviche changeoit de vifage
qu'il baiflbit les yeux , & qu'il prit un grand
^jrieux; jufques-là qu'au lieu de répondre, il

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