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CoNtES Arabes. 42^
demeura dans le filence. Cela l'obligea de re-
prendre la parole : Bon père , pourfuivit-il , il
me femble que vous m*avez entendu. Dites-
moi fi vous favez ce que je vous demande ,
ou fi vous ne le favez pas , afin que je ne per-
de pas de tems , & que je m'en informe ailleurs.
Le derviche rompit enfin fon filence : Sei-
gneur, dit-il au prince Bahman , le chemin que
vous me demandez m'eft connu ; mais l'amitié
que j'ai conçue pour vous dès que je vous ai
vu, & qui eft devenue plus forte par le fer-
vice que m'avez rendu , me tient encore en
fufpens , favoir fi je dois vous accorder la fa-
tisfadion que vous fouhaitez. Quel motif peut
vous empêcher , reprit le prince , & quelle
difficulté trouvez-vous à me le donner ? Je vous
le dirai , repartit le derviche , c'eft que le dan-
ger auquel vous vous expofez eft plus grand
que vous ne le pouvez croire. D'autres fei-
gneurs en grand nombre , qui n'avoient ni moins
de hardieffe , ni moins de courage que vous
n'en pouvez avoir , ont pafle par ici , & m'ont
fait la même demande que vous m'avez faite.
Après n'avoir rien oublié pour les détourner
de paiïer outre , ils n'ont pas voulu me croire ;
je leur ai enfeigné le chemin malgré moi , en
me rendant à leurs inftances ; & je puis vous
aflurer qu'ils y ont tous échoué , & que je
Ddiij

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