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'^j6 Le? î\iille -et une Nuits^
lîiaifon pour un n long tems , vous qui en
êtes le chef & l'appui , &: je prie ma fœur d«
fe joindre avec moi pour vous obliger d'aban-
donner votre deflein , & de trouver bon que
je faffe le voyage } je ne m'en acquitterai pas
moins bien que vous , & la chofe fera plus
tians l'ordre. Mon frère , repartit le prince
Bahman , je fuis bien pcrfuadé de votre bonne
volonté , liz que vous ne vous acquitteriez pas
du voyage moins bien que moi ; mais c'eft une
chofe réfohiCj je le veux faire & je le ferai»
Vous relierez avec notre fœur , qu'il n'efl: pas
befoin que je vous recomm.andc. Il pafTa le
refte ce la journée à pourvoir aux préparatifs
du vo) âge , & à fe faire bien inflruire par la prin-
celfe des enfe'.gnes que la dévote lui avoit don-
nées pour ne pas s'écarter du chemin.
Le lendemain de grand matin , le prince
Bahman monta à cheval , & le prince Perviz &
la priixcfTe Parizade qui avoient voulu le voir
pariir , l'embrafsèrent & lui fouhaitèrent un
heureux voyage. Mais au milieu de ces adieux,
ja princefle fc fouvint d'une chofe qui ne lui
éîoit pas venue dans l'efprit. A propos , mon
frère 5 dit- elle, je ne fongcois pas aux acci-
dens auxquels on efl expofé dans les voyages;
qui fait fi je vous reverrai jamais ? Mettez pié
à terre, je vous en conjure, & laifiez-là le
voyage ;

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