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^00 Les mille i-t vnt. Nuits,
digne de ma couche , remplirolt donc mon pa^
lais de monftres , il je la laifle vivre davanta-
ge ? Non , cela n'arrivera pas , ajouta-t-il ; elle
eft un monftre elle-même , je veux en purger
le monde. Il prononça cet arrf-t de mort , &
il commanda à fon grand-vifu' de le faire exé-
cuter.
Le grand •- vlfîr & les courtifans qui étoient
préfcns fe jettcrent aux pies du fultan pour lé
fupplier de révoquer l'arrêt. Le grand -vifîr
prit la parole : Sire , dit-il , que votre majefté
ine permette de lui reprcfenter que les lois:
qui condamnent à mort n'ont été établies que
pour punir les crimes. Les trois couches de la
fultane fi peu attendues , ne font pas des cri-
mes. En quoi peut-on dire qu'elle y a contri-
bué ? Une infinité d'autres fem.mes en ont fait
& en font tous les jours ; elles font à plaindre ^
mais elles ne font pas puniffables. Votre ma-
jeflé peut s'abflenir de la voir & la laiiler vi-
•vre. L'afflidion dans laquelle elle paffera le refle
de [es jours , après la perte de fcs bonnes grâ-
ces , lui en fera un allez grand fupplice.
Le fultan de Perfe rentra en lui-même , &
comme il vit bien l'injuftice qu'il y avoit de
(Condamner la fultane à mort pour de faufles
couches , quand même elles euATcnt été vérita-
bles , comme il le croyoït fauflement : Qu'elle
vive

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