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Contes Arabes. 55)5^
pre inclination , que pour fe conformer à la
bonne intention de Ton mari.
Le fultan de Perfe fut plus indigné de cet
accouchement centre la fultane que du pre-
mier ; il en eut fait éclater fon reflentiment ,
Cl les remontrances du grand-vifir n'euffent
encore été aflcz perfuafives pour l'appaifer.
La fultane enfin accoucha une troifième fois,
non pas d'un prince , mais d'une princefle ;
l'innocente eut le même fort que les princes
fes frères. Les deux fœurs qui avoient réfolu
de ne pas mettre fin à leurs entreprifes détec-
tables , qu'elles ne viflent la fultane leur cadette
au moins rejettée , chafTée & humiliée , lui fi-
rent le même traitement , en l'expofant fur le
canal. La princefle fut fecourue & arrachée à
une mort certaine , par la compuflion & par la
charité de l'intendant des jardins , comme les
deux princes (es frères , avec lefquels elle fut
nourrie & élevée.
A cette inhumanité les deux fœurs ajoutè-
rent le menfonge & l'impofture , comme aupa-
ravant. Elles montrèrent un morceau de bois,
en aflurant fauflement que c'étoit une molle
dont la fultane étoit accouchée.
Le fultan Khofrouschah ne put fe contenir,
quand il eut appris ce nouvel accouchement
extraordinaire. Quoi i dit-il , cette femme in-,

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