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Contes Arabes. 381
toujours prêt à obliger en tout ce que l'on
fouhaite. Il eft fait juftement comme le fultan
votre père l'a décrit , & il n'a pas d'autres ar-
mes que la barre de fer de cinq cens livres
pefant , fans laquelle jamais il ne marche , &
qui lui fert à fe faire porter refped. Je vais
le faire venir , & vous jugerez fi je dis la vé-
rité ; mais fur toute chofe , préparez - vous à
ne vous pas effrayer de fa figure extraordinaire
quand vous le verrez paroître. Ma reine , reprit
le prince Ahmed , Schaïbar , dites-vous , eft
votre frère ; de quelque laideur & fi contrefait
qu'il puilfe être , bien loin de m'effrayer en
le voyant , cela fuffit pour me le faire aimer ,
honorer & regarder comme mon allié le plus
proche.
La fée fe fit apporter fous le veftibule de
fon palais une caflblette d'or pleine de feu ,
& une boîte de même métal , .qui lui fut pré-
fentée. Elle tira de la boîte d'un parfum qui v
étoit confervé ; & comme elle l'eut jeté dans
la caffolette , il «'en éleva une fumée épaifle.
Quelques momens après cette cérémonie ,
la fée dit au prince Ahmed : Mon prince , voi-
là mon frère qui vient , le voyez-vous ? Le
prince regarda , & il apperçut Schaïbar , qui
n'étoit pas plus haut que d'un pié & demi ,
&: qui venoit gravement avec la barre de fei;

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