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582 Les MttLE ET UNÏ NUÏTS,
de cinq cens livres pefant fur l'épaule , & la
barbe bien fournie longue de trente pies , qui
fe foutenoit en avant , la mouftache épaiffe à
proportion bc retrouflee jufqu'aux oreilles , qui
lui couvroit prefque le vifage , les yeux de
cochon enfoncés dans la tête qu'il avoit d'une
grofleur énorme , & couverte d'un bonnet en
pointe ; avec cela enfin , il étoit boflfu par de-
vant & par derrière.
Si le prince n'eut été prévenu que Schaïbar
étoit frère de Parl-Banou , il n'eut pu le voir
fans un grand effroi ; mais rafTuré par cette
connoilfance , il l'attendit de pié ferme avec
la fée , & il le reçut fans aucune marque de
foiblefle.
Schaïbar , qui à mefure qu'il avançoit , avoit
regardé le prince Ahmed , d'un œil qui eut
dû lui glacer l'ame dans le corps , demanda à
Pari-Banou , en l'abordant , qui étoit cet
homme. Mon frère , répondit-elle , c'efl: mon
époux , fon nom eft Ahmed , & il eîl: fils du
fultan des Indes. La raifon ^pourquoi je ne
vous ai pas invité à mes noces , c'eft que je
n'ai pas voulu vous détourner de l'expédition
oii vous étiez engagé , d'où j'ai appris avec
bien du plaifïr que vous êtes revenu victo-
rieux , c'eft à fa confidération que j'ai pris la
liberté de vous appeler.

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