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380 Lf.<; mille et une Nuits,
me une chofe qu'il croyoit encore moins poflî-
ble qu'il n'avoit cru d'abord les deux premiè-
res : Pour moi , ajouta-t-il , je ne puis imagi-
ner que dans tout l'univers il y ait , ou qu'il
puifïe y avoir , de cette forte d'hommes. Il
veut , fans doute , éprouver fi j'aurai la fim-
plicité de me donner du mouvement pour lui
en trouver ; ou s'il y en a , il faut que fon
deifein foit de me perdre. En effet , comment
peut-il prétendre que je me faifiife d'un hom-
me fi petit , qu'il foit armé de la manière qu'il
l'entend ? De quelles armes pourrois-je me fer-
vir pour le réduire à fe foumettre à mes vo-
lontés ? S'il y en a , j'attens que vous me
fuggériez un moyen pour me tirer de ce pas
avec honneur.
Mon prince , reprit la fée , ne vous alarmez
pas ; il y avoit du rifque à courir pour appor-
ter de Teau de la fontaine des lions au fultan
votre père , il n'y en a aucun pour trouver
l'homme qu'il demande. Cet homme cfl: mon
frère Schaïbar , lequel , bien loin de me rcf-
fembler , quoique nous foyons en fans du mê-
me père , eft d'un naturel fi violent , que rien
n'efi: capable de l'empêcher de donner des mar-
ques fanglantes de fon reflentiment , pour peu
qu'on lui déplaife ou qu'on l'offenfe. D'ail-
leurs , il eR le meilleur du monde , de il c(ï

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