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Contes Arabes. 375^
tan la peine de lui parler de celle du prince
Ahmed , & du fuccès de Ton voyage ; elle en
avoit été informée d'abord par le bruit qui
s'en étoit répandu , & elle s'étoît déjà prépa-
rée fur le moyen immanquable , à ce qu'elle
prétendoit. Elle communiqua ce moyen au ful-
tan , & le lendemain dans l'afTemblée de fes
courtifans , le fultan le déclara au prince Ah-
med qui s'y trouva , en ces termes : Mon fils^
dit-il, je n'ai plus qu'une prière à vous faire ,
après laquelle je n'ai plus rien à exiger de vo-
tre obéifTance , ni auprès de la fée votre épou-
fe , c'cft de m'amener un homme qui n'ait pas
de hauteur plus c'un plé & demi , avec la bar-
be longue de trente pies, qui porte fur l'épaule
une barre de fer du poids de cinq cens livres,
dont il fe ferve comme d'un bâton à deux
bouts , & qui fâche parler.
Le prince Ahmed qui ne croyoit pas qu'il
y eut au monde un homme fait comme le ful-
tan fon père le demandoit , voulut s'excufer ;
mais le fultan perfifta dans fa demande , en lui
répétant que la fée pouvoit des chofes encore
plus incroyables.
Le jour fuivant , comme le prince fut re-
venu au royaume fouterrain de Pari-Banou à
laquelle il marqua la nouvelle demande du ful-
tan fon père , qu'il rcgardoit , difoit-il , coia-

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