Skip to main content

‹‹‹ prev (346)

(348) next ›››

(347)
Contes Arabes. 553
Comme le chemin qui conduifoit à la ca-
pitale des Indes n'étoit pas long , le prince Ah-
med mit peu de tems à y arriver. Dès qu'il
y entra , le peuple , joyeux de le revoir , le
reçut avec acclamation , & la plupart fe déta-
chèrent & l'accompagnèrent en foule jufqu'à
l'appartement du fultan. Le fultan le reçut 3c
fembraffa avec une grande joie, en fe plaignant
néanmoins d'une manière qui partoit de fa ten-
dreffe paternelle , de l'afîlidion oii une longue
abfence l'avoit jeté ; & cette abfence , ajouta-
t-il , m'a été d'autant plus douloureufe , qu'a-
près ce que le fort avoit décidé à votre dé-
fevantage en faveur du prince Ali , votre frè-
re , j'avois lieu de craindre que vous ne vouî
fuffiez porté à quelqu'adion de défefpoir.
Sire, reprit le prince Ahmed , je laifle à con-
(îdérer à votre majefté fî après avoir perdu
Nourounnihar , qui avoit été l'unique objet de
mes louhaits , je pouvois me réfoudre à être
témoin du bonheur du prince Ali. Si j'euffe
été capable d'une indignité de cette nature ,
qu'eut-on penfé de mon amour à la cour & à
la ville, & qu'en eut penfé votre majefié elle-
même ? L'amour eft une palhon qu'on n'aban-
donne pas quand on le veut; elle domine, elle
maîtrife, de ne donne pas le tems à un véritable
^ant de faire ufage de fa raifon. Votre majeflé

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence