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534 ^^^ MiLLÏ tr UNE NUTTÎ,
fait qu'en tirant ma flèche, il m'arriva une cliofel
fî extraordinaire , que jamais elle n'ell: arrivée
à perfonnc ; (avoir , quoique dans une plains
auflî unie & aufil de'gagée que celle des exercices
des chevaux , qu'il ne fut pas poflîble de trou-
ver la flèche que j'avois tirée ; ce qui fit que je
perdis une caufe dont la juflice n'étoit pas
moins due à mon amour , qu'elle l'étoit aux
princes mes frères. Vaincu par le caprice du
fort, je ne perdis pas le tcms en des plaintes
inutiles. Pour fatisfaire mon efprit inquiet fur
cette aventure que je ne comprenois pas , je
m'éloignai de mes gens fans qu'ils s'en apper-
çuffent , & je retournai feul far le lieu pour
chercher ma flèche. Je la cherchai en-deçà ,
au-delà, à droite, à gauche de l'endroit ou je
ûvois que celles du prince Houflain & du
prince Ali avoient été amaflées , & où il me
fembloit que la mienne devoit être tombée ; mais
la peine que je pris fut inutile. Je ne me re-
butai pas, je pourfuivis ma recherche en con-
tinuant de marcher en avant fur le terrein , à-
peu-près en droite ligne où je m*imaginois
qu'elle pouvoit être tombée. J'avois déjà fait
plus d'une lieue , toujours en jetant les yeux de
côté & d'autre , & même en me détournant de
tems en ttms pour aller reconnoître la moin-
dre chofe qui me donnoit l'idée d'une flèche f

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