J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 11

C o K t E s Arabes. '2(^7
fcroyable : Princeffc , je ne fuis pas m'rdecin ;
Teconnoiffez , je vous en fuppîie , le prince de
Perfe qui vient vou: mettre en liberté.
Au ton de voix & aux traits du haut du
Vif?.ge qu'elle reconnut en méme-tems , non-
obftant la longue barbe que le piince s'étoit
laiiTé croître , la princeffe de Bengale fe calma,
& en un infiant elle fit paroître fur fon vifage
la joie , que ce que l'on défîre le plus , & à
quoi l'on s'attend le moins , eft capable de eau-
fer quand il arrive La Turprife agréable où elle
fe trouva , lui ôta la parole pour un tems , &
donna lieu au prince Firouz Schah de lui ra-
conter le défefpoir dans lequel il s'étoit trouvé
plongé dans le moment qu'il avoit vu l'indien
la ravir & l'enlever à fes yeux ; la réfolution
qu'il avoit prife dès-lors d'abandonner toute
chofe pour la chercher en quelqu'endroit de la
terre qu'elle pût être, & de ne pas celTer qu'il
ne l'eût trouvée & arrachée des mains du per-
fide; & par quel bonheur enfin , après un voyage
ennuyeux & fatigant , il avoit la fatisfaétion
de la retrouver dans le palais du fultan de Kaf-
chmir. Quand il eut achevé , en moins de pa-
roles qu'il lui fut pofTible , il pria la princeffe
de l'informer de ce qui lui étoit arrivé depuis
fon enlèvement jufqu'au moment qu'il avoit le
bonheur de lui parler- , en lui mar^uaût «iu'ij