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:i66 Lê5 mille et une Nuît^,
qui chantoît les larmes aux yeux une chanfcyfi"^
par laquelle elle de'plorolt fa malheurcufe def-
tînée , qui la privoit peut-être pour toujours de-
l'objet qu'elle aimoit fi tendrement.
Le prince attendri de la trifte fituation ou
îl vit fa chère princelTe , n'eut pas befoin d'au-
tres marques pour comprendre que fa maladie-'
ctoit feinte , & que c'étoit pour Tamour de
lui qu'elle fe trouvoit dans une contrainte fî"
affligeante. II defcendit du cabinet, & après avoir
rapporté au fultan de quelle nature étoit la"
maladie de la princefTe , & qu elle n'étoit pas
incurable, il lui dit que pour parvenir à fa gué-'
rifon , il étoit néceflîûre qu'il lui parlât en par-
ticulier , & feul à feuî ; & quant aux cmpor-^
temens oii elle entroit à la vue des médecins ,^
il efpéroit qu'elle le recevroit & l'écouteroit
favorablefnent.
Le fultan fit ouvrir la porte de la cham.bre
de la princefle , & le prince Firouz Schah en-
tra. Dès que la princefTe le vit paroître, comme
elle le prenoit pour un médecin , dont ii avoit
l'habit , elle fe leva comme en furie , en le mena-
çant & en- le chargeant d'injures. Cela ne l'em-
pêcha pas d'approcher ; & quand il fut allez
près pour fe faire entendre , comme il ne vou-
loit ctre entendu que d'elle feule, il lui dit d'ua
ton bas , & d'un air refpectueux à fe rendre-

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