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DESGÉNIES. 91
dîemenc , il revoie fa vieille petite forcike. La
fureur eft dans fes re;];arcls , & fa bouche vomit
ces mots épouvantables :
« Infenfé, comment as-tu ofé te flatter de
»» trouver le talifman à'Oromane, au fein de la
a folle intempérance qui règne dans ce bocage
» infe6té d'un air impur. C'étoit bien là qu'il
» falloit aller chercher ce rréfor précieux I
» Mais je te laifTe jouir du fort que tu as
« fouhaité avec tant d'empreiïement. Que ce hea
»> foit ta prifon : égare-toi dans les détours à-i
»> ce labyrinthe : contemple les vains pîaifirsque
s> tu as recherchés ».
En achevant cts mots , elle frappa Vu mar-
chand, de l'une des potences fur lefquelles elle
étoit appuyée, & difparut. Abudah reflTentit auHl-
tôc les douleurs les plus aiguës dans toutes les
parties de fon corps ; effet cruel du coup qu'il
venoit de recevoir. Le tonnerre avoir celTc de
gronder , les ténèbres étoient dillîpées : Abudah
étoit feul au milieu d'un tas de cadavres & de
corps expirans. Sai(i d'horreur & de délefpoir ii
veut fuir de ce temple affreux.
La feule iflue qu'il rencontre le précipite dans
ïine caverne obfcure où il erre long-rems à l'a-
venture. Cette caverne avoir encore quelque
chofe de plus horrible que le temple j elle étoit
peuplée de reptiles venimeux. A chaque pas

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