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Quatrième Veillée, 461
îe fage , t'éclaircira ce myftère. Viens, par*
cours avec moi ce palais.
Il entra dans une gallerie où le prince la
fuivit; elle étoit garnie de plufieurs tableaux,
dont quelques-uns étoient couverts , mais un
rideau fe tira de lui-même. Quelle eft la fur*-
prife du prince ! Il voit les pirates qui l'ont
enlevé , épars fur la mer en courroux , & leur
vaifleau brifé contre un écueil qui ne leur
îaifie aucune cfpérance. Tu vois , lui dit lô
fage , une repréfentation fidelle du fort de tes
ravifleurs : ils reçoivent dans ce moment la
îufte punition de leurs crimes , il étoit tems
à'&n arrêter le cours. Tu es vengé. Seigneur,
dit le prince , ayez pitié de ces malheureux :
que ne leur dois-je pas ! rtion bonheur eft l'ou-
vrage de leur égarement. Faites-leur grâce , &
en la leur faifant , rendez-les dignes de vivre.
J'approuve & j'admire ce fentiment, reprit le
fage , fans en être furpris ; je fais que ton ame
eft généreufe ; mais le deftin a prononcé la
mort de ces hommes criminels. Ils ne font déjà
plus.
Ah ! feigneur , s'écria le prince d'Hefpérie,
votre puifTance eft fans borne , je le vois ! vais-
je recevoir Carite de vos mains ? Sans elle ,
hélas ! le jour que je vous dois me fera bien-
tôt ravi. Rougis de ce mouvement de foiblelTe ,

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