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4(5o Veillées de Thessaliê,
toute ma douleur. Mais des pirates, après m'avoîr
enlevé & conduit à leur vaifleau , m'ont jette à la
mer, & je ne fais par quel miracle je me trouve
dans ce fuperbe & merveilleux palais , ni quelle
main fecourable & divine m'a fauve la vie. Le
prince alors fe tut.
Le vénérable vieillard prenant la parole ,
dit au prince d'Hefpérie : Tu viens de me char-
mer, mon fils, parce que tu n'as en rien altéré
la vérité : ton récit m'a touché fans m'avoir
rien appris , je favois tes malheurs. Les infor-
tunes de ta vie ne font peut-être pas encore
finies. Les dieux , quand ils veulent former un
grand homme , éprouvent fa confiance & fa
fermeté par des revers , mais fouvent une ré-
compenfe brillante lui fait perdre le fouVenîc
de fes longs travaux : efpère, mon fils : je puis
te donner des avis falutaires; je puis aufii t'aider
utilement : je ferai l'un & l'autre avant de nous
féparer; mais je veux te garder encore quelques
heures dans ce palais que je n'ai édifié que
pour t'y recevoir, & dont je veux que tu voyes
toutes les merveilles. Ah ! feigneur , dit le
prince d'Hefpérie en fe jettant aux pies du
fage , qu'ai-je fait pour m'attirer votre divine
protedion ! Il fufiit donc pour la mériter d'être
malheureux. Je ne puis avoir que ce titre,
auprès de vous. Le tems, mon fils-, répondiç

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