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552 Veillées deThessali^,
furer de ne jamais fortir de votre fouvenir,
en le liant à votre attachement pour Theureux
moQton, II me pria enfuite de tourner la tête,
& de ne pas le regarder de quelques momens j
je lui obéis en riant. Un inftant après il me
dit; Belle Sophronie, regardez votre mouton;
je me retourne ; mais quelle eft ma furprife i
je venois d'entendre Battus , J€ le cherche des
yeux , & je ne le vois plus.
Nous étions dans un endroit où l'on ne
pouvoit fe cacher , il n'y avoit d'arbres à plus
de deux cens pas à la ronde , que celui fous
lequel j'étois ; je ne réfléchis pas beaucoup
d'abord fur la difparition de Battus, je fus
plus emprefTée à regarder mon mouton. Quel
fut mon étonnement ! Sa corne gauche avoit
changé de nature. Je regarde avec attentioa,
je la vois blanche & luifante ; je l'examine, je
la touche avec crainte , enfuite avec plus d'har^-
dielfe , je crois voir enfin qu'elle eft d'argent-;
je croyois vrai. Née en Theflalie , j'avois en-
tendu parler de magie ; je décidai donc que
Battus s'étoit adonné à cet art criminel ; pré-
venue de cette idée , J€ n'ofois prefque plus
careffer mon mouton.
Nous étions au plus haut du jour, malgré
^ombrage du tilleul les rayons du foleil per-
f oient; cette chaleur invite au fommeil , je

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