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(184)
ï58 La B e r, t i:
qui elle rencmblât affez pour les lui décou-
vrir. ... Si je ne m'en rapportois à (es traits ,
dit- il en la regardant fixement, & ne pouvant
retenir quelques larmes , le nom qu'elle m'a
donné m'eft légitimement dû , mais malgré ces
fîgnes, & l'émotion où fa vue me jette, je n'ofe
me fiater que ce foit ma fille que j'ai pleurée ,
puifquc j'ai vu les marques certaines qu'elle a
été dévorée par les bêtes fauvages. Cependant,
continua-t-il en la confidérant de nouveau, elle
eft parfaitement reflemblante à la tendre & in-
com.parable époufe que la m^ort m'a ravie. Que
je fuis flaté agréablement de l'efpérance de re-
voir en elle le fruit d'un hymen charmant ,
dont les chaînes n'ont été que trop-tôt rompues !
Vous le pouvez , feigneur , reprit la fée , la
Belle eft votre fille. Sa nailfance n'eft plus un:
fecret ici. La reine & le prince favent qui elle
eft. Je ne vous ai fait venir que pour vous en
înftruire ; mais nous ne fomimes point dans un
lieu commode pour faire le détail de cette
aventure. Entrons dans le palais , vous vous y
repoferez quelques momens , 8c enfuite je vous
raconterai ce que vous défirez favoir. Après
la joie que vous aurez relTentie de retrouver
une fille fi belle & fi vertueufe , je vous ferai
part d'une autre nouvelle , à laquelle vous ne
ferez pas moins fenfible.

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