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ET LA BêTE. 157
venir. Ce difcours augmenta l'impatience que
la jeune reine & la princelTe avoient d^embrafler
ce prince , ils arrivèrent promptement dans la
cour , au moment que lui-même defcendoit de
cheval. Il les apperçut fans les pouvoir con-
noître : mais ne doutant point qu'elles ne vinf-
fent au-devant de lui , il ne favoit quel com-
pliment leur faire, ni de quels termes fe fervir,
lorfque la Belle fe jetant à fes genoux, les
embraffa en l'appelant fon père.
Ce prince la releva, & la ferrant tendrement
entre fes bras , ne comprenoit point pourquoi
elle lui donnoit ce nom. Il s'imagina qu'elle
pouvoit être une princeflè orpheline & oppri-
mée qui venoit implorer fa protedion , & qui
ne fe fervoit des termes les plus touchans , que
pour obtenir l'effet de fa demande. Il étoit
prêt à l'afTurer qu'il ail oit faire en fa faveur
tout ce qui dépendroit de lui, lorfqu'il re-
connut la reine fa fœur , qui Tembraifant à fon
tour, lui préfenta fon fils. Elle lui fit connoître
une partie des obligations qu'elle & lui avoient
à la Belle , & ne lui cacha pas l'affreufe aven-
ture qui venoit de fe terminer.
Le roi loua cette jeune princeflè, & vouloit
favoir fon nom , quand la fée l'interrompant ,
lui demanda s'il étoit néceflaire de nommer fes
parens , & s'il n'avoit jamais connu perfonne à
L i\r

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