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£t Fables lNDTEtlî?È <?% 17
qu^Il fallolt que mille ouvriers euflcnt employé
îeur travail , avant de pouvoir porter un mor-
ceau de pain à la bouche. Gela fait voir qu'un
homme feul ne peut rien fans fecours , & ce
fccûurs ne peut s'obtenir que p.ir la fociété.
Ainfî , loin que Ton puifle prétendre que la
vie folitaire folt avantageufe à l'homme , cq
que je viens de dire fait connoître que c'eft
une vie dans laquelle il eft impoffible de fub-
fifter , & que votre majeiié doit fe tenir à
î'état dans lequel elle fe trouve ; car , à le
bien prendre , la vie folitaire eO. une vie de "
gens qui ne peuvent , ou qui ne veulent rien
faire.
C'eft la philofophie , reprit le fultan , & les
connoiiTances que vous avez , qui vous font
dire de fi belles chofes. Mais , quoi que vous
puinîiez dire , vous ne pourrez vous empechet
de convenir que les hommes ne peuvent vivre
en communauté , fans avoir des àilTerends ,
des difputes & des proeès les uns avec les au-
tres ; il faut juger ces procès ; on ne peut don-
ner gain de caufe aux uns , fans àé(oler les
autres en les condamnant. Si ceux qui auront
perdu leur procès font opiniâtres , & ne veu-
lent pas fe tenir à la décifion prononcée , jugez
quel défordre ce doit être.
A cela , 'epartit le viCr , je répondrai ^
.Tome XFIL 'b

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