J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 10

"5*30 I^ES ïeiLLE ET UNE NuiTS,
tête , ou que leur intention fût feulement d'ea
«tre préfervés , s*inclinoient devant lui , afin
■ qu'il leur imposât les mains ; ce qu'il faifoit en
marmotant quelques paroles en guife de prières,
& il imitoit fi bien la fainte femme , que tout
le monde le prenoit pour elle. Après s'être
arrêté fouvent pour fatisfaire ces fortes de gens,
qui ne recevoient ni bien ni mal de cette forte
d'iinporition de mains , il arriva enfin dans la
place du palais d'Aladdin , où comme l'affluence
fut plus grande, l'emprefîement fut aufli plus
grand à qui s'approcheroit de lui. Les plus forts
^ \es plus zélés fendoient la foule pour fe faire
place ; & de-Ià s'émurent des querelles , dont le
}>ruit fe fit entendre du fallon aux vingt-quatre
çroifées où étoit la princelfe Badroulboudour.
La princeffe demanda ce que c'étoit que ce
bruit; & comme perfonne ne put lui en rien
dire, elle commanda qu'on allât voir, & qu'on
vînt lui en rendre compte. Sans fortir du fal-
lon , une de fes femmes regarda par une ja»
îoufie, & elle revint lui dire que le bruit venoit
de . la foule du monde qui environnoit la fainte
femme pour fe faire guérir du mal de tête par
î'impofition de fes mains.
La princeffe qui depuis long-tems avoit en-
tendu dire beaucoup de bien de la fainte femme,
mais qui ne Tavoit pas encore vue , eut la