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(543)
Contes Arabes. ^^rf
fans la perdre de vue jufqu'au foir, qu'il la
vit rentrer dans fon hermitage. Quand il eut
bien remarqué l'endroit , il fe retira dans un des
lieux que nous avons dit , où l'on buvoit d*une
certaine boiflbn chaude , & où Ton pouvoit
paflcr la nuit fi Ton vouloit , particulièrement
dans les grandes chaleurs, que Ton aime mieux en
ces pays-là coucher fur la natte que dans un lit.
Le magicien après avoir contenté le maîtra
du lieu ; en lui payant le peu de dépenfe qu'il
avoit faite , il fortit vers le minuit , & il alla
droit à rhermitage de Fatime , la fainte femme,
nom fous lequel elle étoit connue dans toute
la ville. Il n'eut pas de peine à ouvrir la porte,
elle n'étoit fermée qu'avec un loquet ; il le
referma fans faire de bruit quand il tut entré,
& il apperçut Fatime à la clarté de la lune ,
couchée à l'air , &: qui dormoit fur un fofa garni
d'une méchante natte , & appuyée contre fa
cellule. Il s'approcha d'elle; & après avoir tiré
un poignard qu'il portoit au côté , il l'éveilla.
En ouvrant les yeux , la pauvre Fatime fut
fort étonnée de voir un homme prêt à la poi-
gnarder ; en lui appuyant le poignard contre
le cceur , prêt à lui enfoncer : Si tu cries , dit-ii ,
ou fi tu fais le moindre bruit, je te tue; mais
kve-toi , & fais ce que je te dirai.
Fatime qui étoit couchée dans fon habit , fe

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