J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 10

CôNTÏS ArÏBÏ^. fïj
idans la Chine vis-à-vis le palais du fultan j ce qui
fe fit dans un intervalle de très-peu de durée.
Aladdin defcendit à l'appartement de la prin^
cefTe ; & alors en l'embraflant : PrincefTe , dit-
il , je puis vous alTurer que votre joie & la
mienne feront complettes demain matin. Comme
la princefle n'avoit pas achevé de fouper, &
qu' Aladdin avoit befoin de manger , la prin-
ceife fit apporter du faîlon aux vingt-quatre
croifées les mets qu'on y avoit fervis , & aux-
quels on n'avoit prefque pas touché, La prin-
cefle & Aladdin mangèrent enfemble , & bu-
rent du bon vin vieux du magicien afriquain 5
après quoi, fans parler de leur entretien, qui
ne pouvoit être que très-fatisfaifant , ils fe re-
tirèrent dans leur appartement.
Depuis l'enlèvement du palais d' Aladdin, &
de la princefle Badroulboudour , le fultan , père
de cette princefle , étoit inconfolable de l'avoir
perdue , comme il fe l'étoit imaginé. Il ne
dormoit prefque ni nuit ni jour ; & au lieu
d'éviter tout ce qui pouvoit l'entretenir dans
fon afflidion , c'étoit au contraire ce qu'il cher-
choit avec plus de foin. Ainfi , au lieu qu'au-
paravant il n'alloit que le matin au cabinet
ouvert de fon palais, pour fe fatisfaire par l'a-
grément de cette vue dont il ne pouvoit fe
rafTafier, il y alloit plufieurs fois le jourrenou-.
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